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Basket Club La Mézière

Rencontre avec… les coachs U15 de l’Avenir de Rennes

Lors du match de Nationale 2 féminine du 20 décembre 2023 RENNES AVENIR vs ANGERS, les coachs du BCLM étaient invités à partager leur expérience avec Thomas DELACROIX (coach U15 région, responsable de la filière mini basket), Thomas CAIRON (coach U15 nation, responsable de la filière jeune) et les joueuses U15 région.

Q : « Charline, tu viens du BCLM, quelles différences y a t’il dans la formation entre le BCLM et l’Avenir ? »

R : « La qualité des entraînements : à savoir, plus d’intensité et plus de motivation des joueuses, sinon le contenu technique est proche. »

 

Q : « Comment êtes vous arrivées à l’Avenir ? »

R : « Par les journées de détection via les éducateurs dans nos clubs, nos professeurs d’EPS au collège. »

 

Q : « Faites vous des réunions de début d’année avec les joueuses et les parents ? Si oui, quel en est le contenu et quels sont les messages que vous faites passer ? »

R : « On fait 2 réunions distinctes :

- une en fin de saison précédente pour les joueuses et les parents pour présenter le projet du club car beaucoup de joueuses arrivent de l’extérieur. On présente le plus clairement possible ce qu’il va se passer la saison d’après.

- une seconde en pré-saison en août, pour les joueuses. On y parle du projet de jeu et des règles de vie de groupe pour développer l’autonomie. Ce sont les joueuses qui participent à l’élaboration des règles de vie de groupe : elles les proposent, les valident, les votent. »

 

Q : « Fixez vous des objectifs sportifs pour vos équipes ? »

R : « En première phase oui, pour avoir une adversité en seconde phase, cohérente avec le projet de jeu annoncé précédemment. On se base sur les performances de la saison passée et sur les capacités des nouvelles joueuses arrivées.

- Pour l’équipe nation : on joue les 3 premières places pour intégrer le groupe A en deuxième phase.

- Pour l’équipe région : on vise l’interrégion.

Ces 2 objectifs sont atteints cette saison.

Mais sinon, très clairement, les projets individuels sont la priorité, l’objectif est de développer des joueuses, elles vont évoluer individuellement, poursuivre sur des parcours différents et pas forcément ensemble. L’objectif est qu’elles soient capables d’exister avec des qualités individuelles dans un autre collectif. Il ne faut pas délaisser le côté équipe pour autant sur les une ou deux saisons, mais ça doit servir de motivation au développement individuel.

 

Q : « Comment, et à partir de quel âge, travaillez-vous l’intensité à l’entraînement ? Comment faites-vous pour la conserver jusqu’en U18 ? »

R : « L’engagement et l’intensité font partie des valeurs du club : on va développer les joueuses avec ces 2 valeurs pour les amener vers le très haut niveau ou vers le haut niveau amateur, notamment pour nos équipes seniors qui évoluent en nationale 2 et nationale 3. Les meilleures joueuses qu’on forme ne restent pas dans le club, elles trouvent les projets clubs qui leur correspondent le mieux.

La difficulté pour le club c’est que peu de joueuses U15 sont issues du club sur les dernières années. Le nouveau projet vise à alimenter nos équipes U15 avec des joueuses issues de clubs extérieurs et à former des joueuses à partir de notre école mini basket.

La première chose qui fait la différence n’est pas le message de l’entraîneur, c’est l’adversité qui développe ces 2 valeurs, et le fait de regrouper des joueuses qui possèdent intrinsèquement déjà ces valeurs là, ça aide. Il ne faut pas se mentir, la motivation intrinsèque, et ce pourquoi les joueuses sont motivées, ça vient d’elles, c’est ça qui fait l’intensité de l’entraînement, et pas le fait que le coach crie plus fort, même si parfois il faut savoir élever la voix.

C’est aussi la forme de l’entraînement mis en place, et pas seulement le contenu et le fond.

Par ex., pour travailler le tir en course : il faut privilégier des enchaînements d’action : je fais un TEC puis je joue un rebond par ex, puis je retraverse le terrain pour un autre TEC puis la situation évolue avec de la défense pour mettre de l’intensité.

Donc si on veut développer de l’intensité, il faut travailler avec de la défense.

Après il faut aussi de la progressivité.

Par ex. : 20 min de TEC : 5 min à vide, puis défense gérée en retard, puis opposition réelle avec défenseur en avance, faire du 2x2 du 3x3 pour laisser de l’espace et faire des AR.

Quand on descend en âge, l’aspect ludique est prioritaire pour motiver les jeunes.

 

Q : « Quels sont vos critères de sélection pour une joueuse lors des détections ? Quels sont vos critères de réussite sur un match ? »

R : « Pour la détection : on veut des joueuses qui sont prêtes à s’engager, à mettre de l’intensité à l’entraînement, qui sont passionnées et qui aiment le basket.

Les qualités recherchées sont la taille, mais dans le basket féminin ce n’est pas rédhibitoire de ne pas être grand, puis l’opérabilité (le niveau actuel) et enfin la potentialité: c’est le critère le plus dur à définir: il faut évaluer la marge de progression de la joueuse.

Il n’y pas de restriction quant aux qualités spécifiques en U13 15: on prend les joueuses avec les projets les plus cohérents pour le club. Le terrain est un moyen de développer une joueuse et, comme dans le basket moderne, il n’y a pas de poste de jeu en U15, on joue avec des points forts et sur des profils.

Pour les joueurs de grande taille, il ne faut pas les cantonner à les mettre dans la raquette et tirer. Il faut les autoriser à remonter la balle, à développer leurs capacités en laissant les initiatives, en tolérant les échecs, en autorisant les prises de risque.

Le message à prôner chez le jeune, c’est le jeu d’intention. Non pas la réussite du panier mais est ce un bon tir ? Le basket est un sport d’échec avec moins de 50 % de réussite au tir, il faut grandir avec ça, les exigences individuelles sont propres à chacun mais c’est l’intention qui compte. Il faut passer par l’échec, recommencer, trouver des solutions et savoir gérer ses émotions.

Si l’action demande la prise de tir, il faut tirer. : ça s’apprend en privilégiant cette approche aux matchs et aux entraînements. Il faut expliquer le comment en étant positif pendant l’action pour mettre les joueuses dans de bonnes dispositions.

 

Q : « Comment fédérer un groupe avec des éléments qui viennent d’horizons différents ? »

R : « En créant un environnement facilitant. Deux choses aidantes :

- la détection : il faut regrouper des joueuses sans caractère très compliqué, des joueuses entraînables. L’entraînabilité est un critère de sélection.

- créer du lien : un camp de 3 jours entre elles en dehors de l’environnement habituel (à Angers les dernières années) pour coconstruire l’équipe, en les mettant le plus possible ensemble pour éviter les séparations et les sous groupes. »

 

Q : « Quelle est l’importance et la place du projet scolaire ? »

R : « Elles ont 5 entraînements par semaine, avec des horaires aménagées pour certaines.

C’est un double projet scolaire et sportif mais la priorité va au projet scolaire. Elles doivent développer de l’autonomie: s’organiser en conséquence pour pourvoir jouer le WE et s’entraîner quotidiennement. »

 

Q : « Quelles sont les joueuse formées au club qui jouent à très haut niveau ? »

R : « Une 2004 (génération championne de France U15) : Maéva qui a signé un contrat pro en Belgique et des joueuses en centres de formation réputés : ASVEL et Bourges.

En sachant qu’il y a très peu de contrats. En ligue féminine, il y a 12 clubs soit environ 120 joueuses dont 60 françaises et en moyenne 12 nouveaux contrats par an en ligue.

En Betclic élite, prob et  nationale 1 masculine, 20 nouveaux contrats par an. »